I feel you: chapitre 5 (partie 1) [LUTRAAH]

Publié le par Lutraah/Lybertys

ATTENTION, PARTIE 1 ------> bonne lecture :)

-       Maman ! Je vais t’expliquer !!

-       Il n’y a rien à comprendre Bastien… dit maman en allant dans la cuisine pour continuer le repas.

-       C’est pas ce que tu crois, il s’est rien passé !

-       Ecoute… Si tu as des questions à propos du.. du sexe… demande à ton père, d’accord ?

-       Mais il se passe rien avec ce connard ! criai-je tout à coup.

Elle n’allait tout de même pas croire que par ma position que Morgan m’avait forcé à avoir, j’étais attiré par lui… C’était impossible ! Jamais je n’allais être un jour attiré par Morgan, ni par un homme. Je n’aimais qu’une personne et c’était Aurore. Elle était la seule personne gentille avec moi, et ce n’était certainement pas un mec comme Morgan qui allait l’être avec moi.

Ma mère, qui me tournait le dos, posa soudain son couteau sur le plan de travail  et se tourna vers moi brusquement. Elle semblait si choquée et déçue que ça me rendait encore plus fou de rage :

 

-       Tu étais dans une position on ne peut plus explicite. Je vais faire en sorte que vous soyez dans une chambre séparée. Tu ne seras pas gay !

 Je ne sais pourquoi, mais l’entendre me dire que je n’allais pas être gay me choqua. J’avais l’impression qu’elle me forçait de choisir quelque chose. Même si je n’allais certainement jamais l’être, elle me donnait une pression et un «non-choix » qui m’exaspéra.

 

-       Pourquoi ? répondis-je.
Si je l’étais, ça te gênerai ? Tu n’aimes pas avoir un fils qui n’est pas normal. Tu me le reproches déjà bien assez non ? Est-ce que tu peux être encore plus déçue que tu ne l’es déjà ?

-       Je n’ai pas dit ça. Cria-t-elle.
Les gens comme ça souffrent assez dans cette société, c’est tout. Tu es déjà fragile quant à tes problèmes mentaux, je ne ve..

-       Mes problèmes mentaux ? Qui est le plus taré dans l’histoire ?

-       Comment peux-tu dire une chose pareille ? Je suis ta mère !

-       Et je suis ton fils !! Ca t’empêche pas d’en être gênée ! Si tu pouvais me foutre dans une cave, tu le ferais, avoue !

 

Au moment où je prononçais ma phrase, je n’avais pas vu mon père arriver derrière moi. Je sentis tout à coup une main me tourner l’épaule assez fortement et c’était lui, qui me regardait avec son air des plus sévères, qui m’impressionnais toujours plus que je ne le voulais :

 

-       C’est quoi le problème, encore ? demanda-t-il gravement.

-       C’est ta femme le problème ! répondis-je en détournant les yeux.

-       Ma femme, c’est aussi ta mère. Et tu lui dois le respect alors excuse-toi tout de suite.

-       Si vous me respectiez, peut-être que je le ferais. Mais tout ce que vous vous contentez de me faire, c’est de m’engueuler, de me critiquer… et de me gifler ! rajoutai-je en marquant bien les derniers mots pour faire tiquer mon père.

-       Si je t’ai giflé, c’est pour une raison. Maintenant, c’est à toi de la chercher, c’est compris ? me répondit-il plus fort.

-       Et si j’ai dit que je vous détestais, c’était pour une raison aussi non ? A part votre jolie petite vie, vos gosses qui n’en ont rien à foutre de vous et votre couple merdique, vous regardez même pas votre fils ! Ras-le cul ! Vous faites vraiment chier, cette baraque est pourrie !

-       Tu veux bien rester poli ? hurla presque ma mère.
J’en ai marre de tes crises de nerfs ! T’es qu’un gamin, alors tais-toi maintenant. Et si tu veux râler, vas voir dans ta chambre et tu n’as pas intérêt à ce que je te revois dans la même situation que tout à l’heure ou je te fais changer de chambre.

 

Sans un mot de plus, je poussai mon père pour aller dans ma chambre et en montant les escaliers, je me contentai de hurler que je n’étais pas une pédale. Je n’allais certainement pas être comme Morgan. Et je ne voulais pas avoir une raison de plus pour me faire détester de mes parents. J’étais fatigué d’être toujours regardé d’aussi près pour leur propre bien. Ils ne pensaient qu’à eux, je ne pouvais plus supporter ça. S’il y avait une seule solution pour que je me casse, je l’aurai prise et enfui de cette maison et cette famille à tout jamais.

Je rentrai dans ma chambre en furie et en claquant la porte tout en jetant un œil à Morgan compréhensif. Il n’avait pas intérêt à m’adresser la une seule seconde ou j’allais péter un plomb.

Je m’assis à mon bureau et posai mes mains sur mes tempes en essayant de me calmer. J’étais au bord d’exploser.. Je n’en pouvais plus de cette pression. Et plus je sentais ça, plus j’avais peur d’avoir une crise.
Plus j’avais peur d'elle, plus j’étais persuadé qu’elle allait arriver.

-       C’est de ma faute, je suis désolé. Entendis-je tout à coup de derrière moi.

-       Fous-moi la paix, s’il-te plait ! demandai-je en sentant ma respiration se f      aire plus courte.
Je suis au bord d’une crise, laisse-moi. Avouai-je après un moment.

-       Tu veux quelque chose ?

-       Non… non, j’ai juste besoin de silence !

 

Croyant que Morgan avait compris, je tentais de respirer comme je pouvais pour calmer mon début de crise de panique, bien que je savais très bien que tout cela ne servait presque jamais à rien. Après une minute, je n’y arrivais toujours pas. Je jetai ma tête en arrière pour essayer de me contrôler mais il n’y avait pas moyen. Je sentais que je paniquais à l’idée d’en faire une. Pire, je sentais que je paniquais à l’idée que je n’allais pas avoir ma mère pour la faire. Je ne voulais pas y aller. J’avais trop peur qu’elle refuse, qu’elle me dise que c’était de la comédie et puis de toute façon, j’étais moi-même trop en colère pour avoir envie d’aller auprès d’elle.

-       Bastien, ça va ? demanda Morgan, sentant qu’il était inquiet.

-       Non… avouai-je, les larmes aux yeux en me levant.
Je sens… Je sens que ça vient !

 

Je fis quelques pas, déjà paniqué tandis que Morgan se levait.

 

-       Je vais appeler ta mère ! dit-il en voulant prendre la porte.

-       Non ! Surtout pas ! Je.. Je ne veux pas la voir ! dis-je en posant déjà mes mains sur mes genoux tellement j’avais du mal à tenir normalement.

-       Qu’est-ce que je dois faire ?

-       Vas-t-en. Je veux personne !

Je ne savais pas ce qu’il se passait, mais cette fois-ci, je savais qu’il y avait quelque chose de plus grave. Je pris aussitôt le bras de Morgan et le mit dehors en prenant soin de fermer la porte à clef. Je l’entendis tambouriner la porte mais je n’y fis pas plus attention que ça. J’avais tellement mal à la poitrine que je ne me concentrais que sur l’idée de calmer cette crise. Pour la première fois de ma vie, j’allais faire ma crise tout seul et cette idée me terrifiait encore plus. Qu’est-ce que je pouvais bien faire pour me calmer alors que je devais simplement attendre ? Attendre que mon état de terreur s’en aille, supporter ma peur de mourir… En seulement quelques secondes, j’étais sur les genoux, une main posée sur le sol et l’autre sur ma poitrine sans parvenir à me calmer. Ma respiration se saccadait et je sentis ma poitrine se serrer davantage. Mes pensées noires prirent le dessus, les larmes se mettant à couler indéniablement. Seulement cette fois, une chose avait changé.
Cette peur de mourir vint à moi mais ma réaction fut toute autre. Je n’avais plus qu’une envie, c’était que cela se fasse une bonne fois pour toute. J’étais fatigué de tout ça. De supporter ces crises de panique, cette colère en moi, cette famille, ce lycée et surtout, cette solitude. Je me rendis compte à quel point je me sentais seul à mourir. Heureusement, ma crise finit après une demi-minute, mais je restai dans cette position sans bouger, la tête posée par terre. Un mal de tête vint me déranger encore plus que je ne l’étais déjà et alors que je sentais que mes larmes allaient couler, j’entendis à nouveau la voix de Morgan m’appeler.

-       Dégages ! dis-je, la voix faible, fatigué de cet instant.

-       Bastien, laisse-moi rentrer.

-       Va te faire foutre !! Je veux avoir la paix, dégages de ma vie ! criai-je alors.

 

Tous des parasites, pensais-je ! Je n’en pouvais plus de tous ces gens… Ils me bouffaient mon énergie à toujours être près de moi. Il n’y avait pas une seule personne qui voulait vraiment mon bonheur alors pourquoi étaient-ils là ?
Je me résignai à lui ouvrir après quelques minutes et allai dormir, mon mal de tête étant bien trop fort à supporter. Heureusement, Morgan le comprit quand je lui dis sèchement et je pus m’endormir tranquillement.

Plusieurs jours passèrent et rien ne s’était arrangé de mon état physique. Je me sentais très vaseux depuis et des migraines venaient au moins trois fois par jour pour ne pas vouloir partir avant un bon moment ; ce qui me rendait encore plus irritable. Je sentais que le moindre mot de n’importe qui à mon égard me rendait encore plus de mauvaise humeur ; et même quand je voulais répondre gentiment, je ne pouvais pas m’empêcher de répondre sèchement. Surtout ce Morgan qui restait sans arrêt près de moi. Je voyais bien qu’il se posait des questions sur mon état mais de là à me suivre partout, cela me rendait nerveux et du coup, je réagissais encore plus méchamment. Mes migraines me rendaient de plus en plus fou. Les cours me donnaient l’impression qu’ils duraient deux jours. Je m’endormais au moindre cours, et même pendant les cours d’espagnol et d’anglais, je m’endormais ou me déconcentrais en un rien de temps ; chose qui d’habitude ne m’arrivait jamais. S’il y avait bien quelque chose que j’aimais dans ma vie, c’était d’apprendre les langues. J’apprenais l’anglais et l’espagnol au lycée, et de mon côté, je m’amusais à étudier le chinois et l’allemand pour mon propre plaisir.
Je voulais faire ça plus tard. Pouvoir parler le plus de langues possible pour pouvoir voyager et parler directement avec les gens. La curiosité des cultures était ce que j’appelais ma véritable passion. Rien d’autres ne m’intéressait plus que les langues depuis des années.

Seulement, depuis ces derniers jours, je ne m’y intéressais plus du tout. J’étais incapable d’écouter plus de dix minutes, perdant totalement le fil de mes idées et ayant une envie irrésistible de m’endormir tout le temps. J’eus la remarque plusieurs fois mais je ne pouvais pas m’en empêcher. La moindre concentration me donnait ou un mal de tête affreux, ou alors j’avais envie de m’endormir après quelques minutes.

 

Cela faisait maintenant une semaine que j’étais dans cet état. Une nuit de plus où j’allais mourir de chaud et dormir à moitié tellement mon mal de tête allait m’emmerder. Malgré les deux aspirines que je pouvais prendre tous les soirs et tous les matins, rien n’y changeait. Je me droguais presque aux médicaments et heureusement que personne ne s’en rendait compte car je pense que ma mère serait devenue folle. Je m’endormis heureusement assez rapidement, à chaque fois éreinté de mes journées où je ne fichais rien, mais je commençai rapidement à m’agiter.

Je savais au fond de moi que je faisais un rêve mais dans celui-ci, je voyais toutes les choses que je ne voulais pas. La première personne fut Morgan. Celui-ci était habillé d’un costume noir que j’eus du mal à me dire qu’il était laid dedans et je le vis s’approcher de moi lentement. Je voulus reculer mais un mur que je n’avais pas vu était derrière moi et m’empêchais d’aller plus loin. Bien trop rapidement à mon gout, il arriva à quelques centimètres de moi, assez proche pour que je sente le tissu de son costume contre moi. Sans un mot, il s’approcha encore plus de moi et je sentis une partie de son corps me fit aussitôt rougir. Je ne voulais pas qu’il fasse ce que je pensais et en même temps, j’en avais très envie. Je sentais mon corps chauffer et je ne pus bouger d’un millimètre, ne sachant que faire. Sa main vint alors brusquement sur mon jean sans que je puisse faire quelque chose mais dans ce rêve… je ne fis absolument rien pour enlever sa main. Je la laissais là et j’avais même très envie qu’il la laisse plus longtemps. Seulement, après une seule caresse, il l’enleva et après un sourire me dit enfin quelque chose.

-       Retournes-toi. Murmura-t-il.

Publié dans I feel you

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M
rêve ou realité ^^merci merci pour ce chapitre !!! ^^
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M
!! O_ot'es sure que c'est une rêve a la fin
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