I feel you: chapitre 5 (partie 2) [LUTRAAH]

Publié le par Lutraah/Lybertys

ATTENTION, PARTIE 2



Je ne sais pourquoi, mais j’exécutai aussitôt. Sans un mot, je me retournai et sentis qu’il se collait contre moi. Je pouvais clairement sentir qu’il avait envie de moi et moi, je sentais aussi une sensation étrange que je ne connaissais que quand j’étais totalement seul et que je pensais à Aurore. J’avais envie de me toucher ou plutôt qu’il me touche.
Seulement, quand je levai la tête, je vis tout à coup ma mère me regarder comme si j’avais fait un crime. Je la vis tout à coup s’approcher de moi et me gifler de toutes ses forces. Jamais je n’avais eu aussi mal, et alors que je baissais les yeux, je vis tout à coup ma jambe, celle que je haïssais.
Je la vis dans le même état que quand tout cela était arrivé, quand il m’était pris cette lubie pour que l’on me regarde il y a de cela 7 ans.
Voir ma chair saigner à nouveau me dégoutait, elle me faisait à nouveau horriblement mal. J’entendis alors un gémissement de dégout et celui-ci n’était autre que celui de Morgan.
Son regard avait totalement changé. Il me regardait d’un air de dégout au point que je me mis subitement à pleurer. Je le vis subitement reculer et me tourner le dos pour s’en aller. Je tournai ensuite la tête vers ma mère… Elle n’était plus là. Je me sentis tout à coup tomber dans un tunnel et me réveillai.

J’étais assis sur mon lit et tentai de reprendre mes esprits. J’avais tellement chaud, je transpirais comme jamais et ma poitrine me serrait aussi fort que quand j’avais une crise.

-       Bastien…

 

Je me retournai brusquement vers la voix qui était celle de Morgan.

-       Ca va ?

 

Il était assis sur le bord de mon lit sans que je ne l’ai senti et alors que je me rappelais seulement de ce qu’il s’était passé dans mon rêve avec lui, il prit la parole :

-       Tu as fait une crise pendant que tu dormais, je savais pas quoi faire ! Je vais appeler ta mère !

-       Non ! lui criai-je.
Qu’elle reste là où elle est ! Je me fiche d’elle, elle me tourne le dos de toute façon.

J’avais fait référence à mon rêve sans m’en rendre compte mais celui-ci m’avait tellement bouleversé que je ne savais plus trop ce que je disais ou faisais. C’est en sentant les larmes couler le long de mes joues que je les fis disparaitre aussi vite par un revers de la main, ne supportant pas que Morgan me voit ainsi.

-       T’es sur que ça va ? J’ai eu trop peur, me refais pas ça !

-       Te fous pas de ma gueule, tu te fiches bien de moi ! Arrête de me coller tout le temps et fais comme tout le monde !

-       Justement, non ! Moi je me rends bien compte de ce qu’ils font alors, je ne fais pas la même chose. Qu’est-ce qui t’arrives ? Je vois bien qu’il t’arrives pleins de trucs, t’es malade ou quoi ? Pourquoi t’en parles pas à ta mère ou ton père ?

-       Rien du tout, ok ? Fous-moi la paix, tout va bien.

-       Rien ne va ! Tu fais une crise en dormant, tu transpires comme un malade et je ne parle même pas de ce qui t’arrives tous les jours ! Tu crois que je le vois pas ?

-       On s’en fout ! dis-je en me recouchant et lui tournant le dos.
Tout le monde s’en fout et de toute façon, ça passera. Je ne suis pas malade, c’est compris ?

 

Après quelques secondes, je sentis qu’il quittait mon lit, apparemment abandonnant la partie. Alors que je fermais les yeux pour tenter de me remettre de mon rêve, qui me donnait à nouveau une migraine pénible, je l’entendis rajouter quelque chose :

-       Tu sais si je m’inquiète, c’est peut-être parce que j’éprouve une certaine affection pour toi, tout simplement.

 

Je repensai immédiatement à mon rêve. Je le revoyais si beau et m’imaginai la sensation que j’avais éprouvé en le sentant si proche. Sentir sa main contre moi m’avait tellement excité que je me donnais envie de me frapper. Si je n’avais pas vu ma mère dans ce rêve, jusqu’où serait-il allé ? Jusqu’où les caresses de Morgan seraient allé ? Jusqu’au moment ultime ?

-       Je suis pas une pédale comme toi !

 

J’entendis Morgan me traiter de con, mais je laissai tomber. Je n’avais ni la force ni le moral de répondre à ça.
Je me rendormis heureusement vite, car s’il y avait bien une chose à laquelle je ne pouvais pas penser, c’était à ce rêve. Et puis, de toute façon, que devais-je en penser ? Ce n’était ni un désir, ni une peur… Ce rêve ne voulait absolument rien dire, j’en étais absolument persuadé. Mon « moi » dans ce rêve n’était pas celui de la réalité, je ne pouvais pas agir ainsi.

 

Deux autres jours passèrent après ceci. Je me forçais à ne pas y repenser, mais très souvent, la vue de Morgan en train de me caresser me revenait et à chaque fois, j’avais cette impression bizarre que je remettais sur mon état vaseux qui lui, ne s’était pas non plus décidé à me foutre la paix. J’étais de plus en plus mal chaque jour et à présent, même jouer à la console était devenu presque insupportable pour ma tête. Je devenais inquiet de mon propre état mais je n’osais pas le dire… A chaque fois que j’adressais la parole à mes parents, cela se transformait en dispute, de plus en plus sévères les unes que les autres. Cela devenait d’ailleurs insupportable… Manger était déjà devenu une épreuve pour moi et faire semblant d’aller bien me demandait une énergie folle alors, devoir supporter en plus les engueulades me rendait fou et je savais très bien que j’étais encore plus désagréable.

 

En ce moment, j’avais besoin de ma mère et j’avais besoin de lui parler de mon état. Mais je ne savais pas pourquoi, je n’y arrivais pas. Dès que je voulais lui parler, une phrase arrogante et prétentieuse sortait. Elle y répondait de sorte de me vexer encore plus que je ne l’étais. Et à chaque fois, ça terminait en cri et de mon côté, je retournais dans ma chambre avec une migraine et des vertiges à n’en plus finir. Il n’y avait que ce Morgan qui s’entêtait à me demander si j’allais bien, et il continuait à me regarder ou plutôt ; à me surveiller.

 

Le seul jour où il pouvait me foutre la paix était celui quand j’allais chez la psychologue. Même si cette femme m’ennuyait horriblement et qu’à chaque fois, je me demandais ce que je foutais ici, au moins je n’avais pas à supporter Morgan et son regard de pitié.
Ce jour-là fut par contre, plus pénible que les autres. J’avais énormément de mal à tenir droit tellement ma tête me faisait mal. Mais s’il y avait une chose que j’étais parvenu à faire, c’était de faire semblant que j’allais bien. J’avais tellement mal depuis des jours que je ne me rappelais plus quelle sensation cela faisait quand on se sentait bien. Ma décision d’en parler à ma mère s’imposait de plus en plus. Même si mon envie de partir loin d’ici, de cette planète et de ne jamais y remettre les pieds était fort, la peur était bien là. Mes vomissements était de plus en plus rapprochés, les aspirines défilaient et mon sommeil commençait après l’école jusqu’au lendemain. C’était presque décidé. Malgré mes différends avec ma mère en ce moment, j’allais devoir lui en parler. Mon corps n’était plus apte à supporter encore énormément de jours comme ces derniers.


Ce fut donc en rentrant vers 17h00, après un temps incroyablement long et pénible chez la psy, qui encore une fois, ne nous avait amené à rien, que je rentrais. Je dus ce jour-là m’arrêter une fois en trajet tellement je me sentais mal et j’avais envie de vomir mais je finis par arriver.
Dès que ma mère entendit la porte se fermer, elle me cria d’attendre là et arriva près de moi. Rien que de la voir, je ne savais pas pourquoi mais ça me saoulait. Je la regardais en tirant littéralement la gueule et attendis comme elle me l’avait demandé. Elle, arriva avec un sourire et dit aussitôt en murmurant :

-       Il y a cette jeune fille qui t’attend dans ta chambre… Aurore, ta petite copine.

-       Quoi ? criai-je rapidement.
Qu’est-ce qu’elle fait là ? Quand est-ce qu’elle est arrivé ?

 

Mes espoirs étaient-ils enfin réalisés ? Je n’avais jamais rien espéré de plus que de voir Aurore en tête à tête et qu’elle s’intéresse à moi. Bon Dieu que j’étais stressé de la savoir dans ma chambre. Qu’elle soit assise sur mon lit me rendait nerveux comme jamais. Qu’est-ce que j’allais faire une fois près d’elle ?

-       Elle est très jolie et très gentille. Tu as la copine parfaite…

-       Ouais ! dis-je en partant déjà, sans vraiment écouter ma mère.

 

Je montai étonnement vite les escaliers. D’habitude, il me fallait un temps et une énergie de fou pour arriver jusqu’à ma chambre mais cette fois, en quelques secondes j’y étais. J’inspirai profondément plusieurs fois jusqu’à la porte et ouvris la porte. Ce que je vis me fit l’effet d’un coup de poignard dans le dos.
Aurore était assise sur un lit, oui. Mais pas le mien, et elle ne m’attendait certainement pas. La voir chipoter dans les cheveux de Morgan en rigolant comme elle ne l’avait jamais fait avec moi me fit tellement mal que je ne sus quoi dire ni quoi faire. Morgan, en me voyant, se leva immédiatement comme pris sur le fait. Alors il n’était pas aussi pédale que je l’avais prétendu et qu’il ne l’avait prétendu… Morgan était peut-être aussi hétéro que moi et avais très envie d’Aurore. Et à voir comme elle se comportait, la drague de cet enfoiré fonctionnait très bien. Il y avait tellement d’autres filles, pourquoi choisissait-il celle-là ? Me détestait-il finalement autant que pour vouloir la fille dont j’étais amoureux depuis des années ? Je haïssais ce mec ! Je ne pouvais pas détester davantage quelqu’un que lui.

-       Bastien, Aurore est là pour les cours… elle voulait que je lui explique un truc. dit-il d’un air faussement décontracté.

-       Bien sur. Dis-je simplement en essayant de paraitre le plus naturel possible, pour ne pas qu’Aurore comprenne ma jalousie.  

-       Je crois que je vais y aller… dit-elle en nous regardant, mal à l’aise.

-       C’est ça.. répondis-je rapidement en me dirigeant déjà vers l’ordinateur.

 

Pourquoi est-ce que je ne réagissais pas plus brusquement ou plus violemment ? Je n’en avais aucune idée. J’avais envie d’arracher les yeux de Morgan et de foutre dehors Aurore mais je n’y arrivais pas. Tout ce que je savais faire, c’était de supporter. Je n’en pouvais plus… Voir ce beau couple là me dégoutait plus que tout le reste. C’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase.

Je n’avais plus qu’une envie, c’était de disparaitre de cette planète. Je ne pouvais plus supporter qu’on se fiche de moi de cette façon… Le cœur brisé en plus me donnait envie de mourir…
Je l’entendis chuchoter quelque chose à Morgan et elle me dit doucement au revoir mais je n’y répondais pas. A quoi bon être gentil cette fois ? A quoi bon me faire passer pour quelqu’un de génial alors que je ne l’étais pas et que de toute façon, je ne lui plaisais pas ?

La porte se referma et aussitôt, j’entendis Morgan me dire :

-       Bastien, c’est pas ce que tu crois, elle est..

-       Tu vois pas que j’ai mal à la tête ? dis-je brusquement.
Alors, fous-moi la paix, je veux rien entendre.

-       Je veux quand même t’expliquer comment est cette fille ! Te fais pas d’illusions Bastien, c’est une vraie salope !

 

En entendant cela, une rage monta en moi tellement forte que je me relevai et me tournai vers lui en criant

-       Ta gueule Morgan, ferme ta gueule ! Cette fille est tout sauf une salope ! C’est toi le connard dans tout ça ! Je suis certain que tu la dragues parce que tu sais très bien que je suis am..

Je m’arrêtai ça ces mots. Avouer que j’avais une faiblesse pour quelqu’un n’était peut-être pas la solution, même s’il était au courant.

-       Amoureux d’elle ? demanda-t-il.
Justement, c’est parce que t’es amoureux d’elle que je te dis ça. Je veux pas que tu tombes de haut en voyant qui elle est réellement. Elle me fait du rentre-dedans depuis que je suis arrivé au lycée, elle a chaud au cul !

-       Comment tu peux dire ça ? criai-je encore plus fort en m’approchant de lui, hors de moi.

-       Elle a qu’une envie, c’est que je la baise, t’as pas compris ça ?

Je ne sais pas ce qu’il me prit, mais sans vraiment m’en rendre compte, je lui flanquai mon poing dans la figure. Je ne pouvais pas entendre davantage. La fille que j’aimais ne pouvait pas être comme ça ! Alors que je me rendais compte de ce que je faisais et en voyant Morgan mettre sa main à sa mâchoire, je sentis tout à coup un vertige me prendre tellement fort que j’en perdis l’équilibre. Si Morgan ne m’avais pas rattrapé, je serais tombé sur le sol comme une masse.  

-       Bastien.. me dit-il en me tenant fermement.
Couches-toi.

Publié dans I feel you

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A
oulah' je m'attend au pire !Je l'aime pas du tout cette aurore, elle m'agace è_éEn tout cas, super histoire, vraiment j'adore ^^Elle m'a accroché au premier coup d'oeil !Bonne continuation, bisouxx _
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M
mais la il va vraiment aps bien >_< !!! il doit etre épuisé    . . .
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M
ralala...pourquoi bastien il laisse pas tomber cette p*** d'aurore!!!...bref reponse au prochain episode^^
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